Du vent… des fantômes

Avec Du vent… des fantômes, Ève Bonfanti et Yves Hunstad éprouvent le désir de continuer sans masque le roman de l’acteur et de ses combats, à égalité avec un troisième personnage, le public.

« Jouer ou ne pas jouer, là est la question, dit Yves Hunstad. Être debout et prendre la parole devant des gens qui se taisent et sont assis ! » L’acteur qui interprète un personnage peut-il rester sincère en faisant semblant… ? De nombreux auteurs ont mis en texte leur réflexion sur cette question. Ève Bonfanti et Yves Hunstad, eux, choisissent de la mettre en scène.

Emportant dans leur besace un humour désopilant et deux attachantes sensibilités, ils ont voulu explorer plus avant les frontières mystérieuses de l’acte théâtral et sont partis improviser au pays de l’illusion : ils en ont ramené Du vent… des fantômes.

Avec humour, audace, finesse, ils exhibent le fil de l’illusion et autres ficelles de la scène, ils partent du simple fait d’être là, acteurs et spectateurs, réunis, pour observer au plus vrai quand et comment naît le théâtre… Et il naît ! Parce que ces magiciens de la présence nous apprennent à faire confiance aux fantômes qui hantent les cintres, au vent de l’imaginaire qui réinvente la vie.

« Du vent… des fantômes est, comme le dit Ève Bonfanti, un hommage à tout ce qu’on ne sait pas, à tout ce qu’on ne voit pas… à notre immense et merveilleuse ignorance… au squelette incomplet de Lucy, demi perdu… aux secrets qui flottent par delà le temps dans le ciel du théâtre et qui nous entraînent chaque soir à monter sur scène et à réinventer la vie avec ceux qui sont venus nous voir. »

S’agit-t-il vraiment d’un spectacle ? Le duo joue à faire tomber les masques avec un accent si naturel qu’il parvient à faire planer un doute sur les limites du jeu. Ève Bonfanti et Yves Hunstad ont gagné leur pari : on peut être vrai, être soi et devenir avec ces seuls outils des personnages de théâtre.