Présenté à la salle Multi de la coopérative Méduse
1h00(sans entracte)
En français
L'eau du bain (Chelsea (Outaouais) )
Une chambre blanche, au bord d’une mer noire. Une chambre toute blanche, dont les murs, le plancher et le plafond se confondent, et où trône un grand lit aux draps défaits. Dehors, le temps est mauvais. Dans la chambre apparaît une femme.
L’univers mis en scène est librement inspiré du roman La maladie de la mort, de Marguerite Duras. Elle écrit : «Il n’y a plus rien dans la chambre, que vous seule. Son corps a disparu. La différence entre votre amour et vous se confirme par son absence soudaine.» White Out prend sa source dans ce moment où le personnage constate l’absence de son amour. Les créateurs ont voulu déployer, faire vibrer, faire crier cette absence, la creuser, voir tout ce qui peut s’y tapir, et comment, peu à peu, elle finira par s’estomper.
L’expression white out qu’on pourrait traduire par voile blanc, fait référence à certains phénomènes météorologiques, tempête de neige très forte ou brume maritime intense, qui effacent l’environnement et font disparaître tout repère spatial. Ici, cet effet est recréé par la lumière et le son; il se développe en ouverture de la représentation, illustrant de façon spectaculaire l’hiver des sentiments, le vide intérieur abyssal dans lequel peut sombrer un être humain lorsque les structures de sa vie s’effondrent, à cause d’un chagrin d’amour, un deuil ou un état dépressif. Le résultat est saisissant, hypnotique, à la fois terrible et magnifique.
Une fillette viendra calmer la tempête et briser la solitude de la femme. Qui est-elle? Sa fille? Celle d’une amie? Son double enfant qui la visite en songe? Peu à peu, elle ramènera la vie dans la chambre…
Une collaboration avec les Productions Recto-Verso, qui devaient présenter le spectacle dans le cadre du volet performatif du 23e Mois Multi, annulé en raison des restrictions sanitaires alors en vigueur.
Face à la mer, un homme paye une femme pour en jouir. Mais il ne parvient pas à l’aimer et pleure Elle lui dit qu’il est atteint de la maladie de la mort. Quel est le rapport de l’amour à la loi morale ? Que veut dire un amour accompli ?
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©2022 James Turrell
Turrell crée une expérience similaire de « Ganzfeld » : un mot allemand pour décrire le phénomène de la perte totale de perception de la profondeur comme dans l’expérience d’un «White Out».
Texte et mise en scène Anne-Marie Ouellet
Son Thomas Sinou
Lumières Nancy Bussières
Interprétation Anne-Marie Ouellet, LiCan-Marie Leduc, Charline Salesse Bergeron, Isaac Salesse Bergeron, Camille Schryburt Cellard et Jeanne Sinou
Scénographie Simon Guilbault
Accessoires et costumes Karine Galarneau
Dramaturgie Émilie Martz-Kuhn
Assistance à la mise en scène Guillaume Saindon
Décor Simon Guilbeault
Conseils artistiques Clarisse Delatour, Mélanie Dumont et Anne-Marie Guilmaine
Concepteur génératif, développeur TouchDesigner Hugues Caillères/ HUB Studio
Producteur principal
L’eau du bain
Une production de L’eau du bain, en collaboration avec les Productions Recto-Verso, le Département de théâtre de l’Université d’Ottawa, Hexagram-UQAM, l’École supérieure de théâtre, le Théâtre français du CNA. Avec le support du Conseil des arts et lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada.
Développé avec le soutien du Fonds national de création du Centre national des Arts.
Le texte a été développé dans le cadre de la Résidence canadienne d’auteur(e)s dramatiques de Gros-Morne 2018, grâce au soutien du Centre des Auteurs Dramatiques (CEAD) et de Playwrights Workshop Montreal (PWM), en partenariat avec Creative Gros-Morne.
La compagnie L’eau du bain
Que ce soit sur un lac gelé ou dans un CHSLD, L’eau du bain se déplace pour créer, sort de la boite noire pour aller à la rencontre de nouveaux paysages, d’autres personnages. Basé en Outaouais, l’organisme puise sa matière première dans le réel et la façonne pour créer des univers enveloppants dans lesquels les trames fictionnelles apparaissent et s’évanouissent. Les installations comme les œuvres théâtrales de L’eau du bain déploient un langage métissé où le son et la lumière sont conçus pour faire vibrer le corps interne du spectateur, qu’il soit adulte ou enfant. À Québec, ils sont venus présentés Solarium (Mois Multi, 2022), une serre musicale interactive, Le son de l’ère est froid (Mois Multi, 2016) une installation sonore prenant la forme d’une cabane de pêche, ainsi que Nous voilà rendus (Carrefour international de théâtre, 2017) une œuvre théâtrale et performative donnant la parole à des aînés.
Toujours curieux ?
Dossier de presse de la compagnie :
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L’artiste est inventeur de lieux. Il façonne, il donne chair à des espaces improbables, impossibles ou impensables : apories, fables topiques.
Le genre de lieux qu’invente James Turrell passe d’abord par un travail avec la lumière : matériau incandescent ou bien nocturne, évanescent ou bien massif. Turrell est, en effet, un sculpteur qui donne masse et consistance à ces choses (mal) dites immatérielles que sont la couleur, l’espacement, la limite, le ciel, l’horizon, la nuit, l’immensité du désert. Ses Chambres à voir construisent des lieux où voir a lieu, c’est-à-dire où voir devient l’expérience de la chôra, ce lieu «matriciel», cette fable topique inventée par Platon dans le Timée. Quelque chose qui évoquerait aussi ce que les psychanalystes nomment des «rêves blancs».
La sculpture de Turrell – sculpture de surplombs, de ciels et de volcans – est ici présentée comme une fable de cheminements sans fin. En sorte que regarder une œuvre d’art équivaudrait à marcher dans un désert.
Entretien avec Anne-Marie Ouellet et Thomas Sinou pour la création du spectacle en avril 2022.
Balado produit par Transistor Média pour le compte du Théâtre français du Centre National des arts à Ottawa