Spectacle

Kukum

Crédit photo :Yves Renaud

1h40(sans entracte)

En français et en innu-aimun avec sous-titres


ven. 23 Mai
19h
sam. 24 Mai
16h
Rencontre avec le public après la représentation du 23 mai
Prix régulier / 55$ taxes incluses, frais de services inclus

Onishka en coproduction avec le Théâtre du Nouveau Monde (Canada | Montréal)

Kukum est le surnom que donnait Michel Jean à son arrière-grand-maman. Inspiré du roman le plus vendu au Québec en 2021, Kukum nous raconte l’histoire d’amour entre Almanda et Thomas Siméon, un jeune Innu de Pekuakami dont elle adopte la langue et les traditions. Dans une nature omniprésente, sublime et très vite menacée, le destin d’Almanda se mêle à celui d’un peuple ancestral dont la liberté est entravée. Avec une scénographie majestueuse, une superbe conception vidéo et une distribution presque entièrement autochtone, Kukum est un événement incontournable, une grande histoire d’amour que nous tenions absolument à offrir au public du festival.

D’après l’oeuvre de Michel Jean
Adaptation théâtrale Laure Morali
Avec la collaboration de Joséphine Bacon
Mise en scène Emilie Monnet
Distribution Sharon Fontaine-Ishpatao, Jean Luc Kanapé, Léane Labrèche-Dor, Marie-Eve Pelletier, Emma Rankin, Étienne Thibeault

ÉQUIPE ARTISTIQUE ET TECHNIQUE

Assistance à la mise en scène Claudie Gagnon
Décor Simon Guilbault
Costumes Sophie El-Assaad, Kim Picard
Éclairages Martin Sirois
Musique originale Kim Fontaine, Mathieu McKenzie
Bande sonore Marie-Frédérique Gravel
Vidéo Caroline Monnet
Accessoires Mayumi Ide-Bergeron
Gardienne des savoirs innus Joséphine Bacon

Coproduction Onishka et Théâtre du Nouveau Monde

Un chant d’amour qui prend au cœur, voilà à quoi on a affaire. (…) [L’adaptation] permet à la metteuse en scène Émilie Monnet de signer un exceptionnel poème visuel, un hymne à l’immensité, à la splendeur et à la souveraineté de Nutshimit, le territoire. (…) la scénographie de Simon Guilbault est un fabuleux écrin pour les éclairages de Martin Sirois et les images d’archives magnifiées par Caroline Monnet. (…) le rendez‑vous demeure historique, [il] contribue hors de tout doute à la réconciliation et ouvre la voie à d’autres fertiles rapprochements artistiques entre les communautés.

Le Devoir, 15 novembre 2024

Pour les yeux, c’est magnifique. Et pour les oreilles aussi : la musique, les effets sonores...

Pénélope, ICI Radio‑Canada Première, 15 novembre 2024

(...) une rencontre remarquable entre cultures autochtones et non autochtones. (…) [Il faut] se laisser bercer par la poésie des images, la beauté des costumes et de la mise en scène qui nourrit nos yeux et notre cœur. (…) Des projections sublimes de l’artiste visuelle Caroline Monnet enrobent certains tableaux d’une aura mystique.

La Presse, 16 novembre 2024

LES ILNUATSH DE MASHTEUIATSH

Dans Kukum, Michel Jean nous fait découvrir l’univers des Ilnuatsh du Pekuakami, cette nation qui parcourt un vaste territoire depuis des temps immémoriaux. Cette nation dont le mode de vie est dicté par le cycle des saisons. Cette nation à la culture distinctive, héritée de ses ancêtres, qui évolue et s’adapte au contexte contemporain, signe qu’elle est toujours bien vivante. L’équipe du Musée ilnu de Mashteuiatsh en brosse le portrait.

QUI SONT LES PEKUAKAMIULNUATSH?

La Première Nation des Pekuakamiulnuatsh fait partie de la grande nation innue qui comporte huit autres Premières Nations au Québec et deux au Labrador. Traditionnellement, les Ilnuatsh s’identifiaient par rapport au lieu où ils vivaient, tels que les lacs et les rivières. C’est ainsi qu’ils ont choisi l’appellation Pekuakamiulnuatsh, Ilnuatsh du Pekuakami, pour qualifer l’ensemble des membres de la Première Nation. Ilnuatsh se traduit par humain et Pekuakami, lac Saint-Jean, signifie lac peu profond.

Les Pekuakamiulnuatsh habitent depuis des millénaires sur Nitassinan/notre terre. C’est un vaste territoire qui s’étend au-delà des bassins versants du Pekuakami. Aujourd’hui, les éléments de la tradition orale témoignent de la présence historique indéniable des Pekuakamiulnuatsh sur Nitassinan, ne serait-ce que par les innombrables noms de lieux, de lacs et de rivières qui sont encore utilisés aujourd’hui.

La langue ancestrale des Pekuakamiulnuatsh, fondement de leur identité, est le nelueun / notre langue. Il fait partie de la langue innue, l’innu-aimun, très enracinée dans la culture, en plus d’être liée à la vie en territoire. De nombreux efforts sont actuellement déployés par la communauté pour le sauvegarder et en assurer la transmission.

Le cycle de la vie des Pekuakamiulnuatsh est influencé par les saisons qui apportent leurs lots d’activités et de ressources, auxquelles s’ajoute le pré-printemps. Cette cinquième saison, située entre l’hiver et le printemps, correspond au dégel des rivières, moment attendu pour reprendre la route et se rendre au point de rassemblement estival. Alors que la montée vers le territoire peut prendre plus d’un mois, il suffit de quelques jours pour descendre les rivières jusqu’à Mashteuiatsh.

LA COMMUNAUTÉ DE MASHTEUIATSH

Avant d’être décrétée réserve indienne par la Loi sur les Indiens en 1876, Mashteuiatsh – qui signifie « Là où il y a une pointe » – a toujours été un point exceptionnel de ralliement et de rencontre sur les berges du Pekuakami, un lieu unique d’échange et de partage pour les familles, tant sur le plan commercial que social et culturel. Désignée au départ par le nom de Ouiatchouan, la communauté change d’appellation pour
Pointe-Bleue et pour Mashteuiatsh en 1985. Le nom populaire de Pointe-Bleue a longtemps désigné la zone habitée de la réserve.

Jusqu’aux années 1960, Pointe-Bleue est le lieu de rassemblement pendant la saison estivale. Heureuses de se retrouver, les familles installent leurs tentes à proximité les unes des autres à travers des maisons qui se construisent au fil des années. Dans les jours qui suivent leur arrivée, les trappeurs se rendent auprès des acheteurs de fourrures afin de vendre les peaux amassées durant l’hiver. Parmi les animaux trappés pour leurs peaux, on retrouve le castor, le lynx, le vison, la loutre, le renard et le lièvre. Chaque année le prix des fourrures fluctue selon la demande. La vente des fourrures permet de rembourser le crédit qui leur avait été accordé et, avec les surplus, de se procurer des produits non disponibles en territoire.

L’été est synonyme d’abondance. Les familles profitent de la belle saison pour faire la cueillette de petits fruits et de plantes, et aussi pour fabriquer ou réparer certains objets indispensables en territoire, tels que les canots et les tentes. La saison estivale est aussi synonyme de festivités : on célèbre les mariages et les baptêmes des enfants nés en territoire durant l’hiver, on partage de bons repas et on rit. Certaines familles envoient également leurs enfants à l’école du village pour qu’ils apprennent à lire et à écrire. Après deux mois de repos sur les rives du lac, les familles préparent leur départ, prenant soin de mettre dans leurs bagages
quelques aliments de base tels que farine, sucre, sel, thé et poudre à pâte. Sans plus, car, durant l’hiver, la forêt leur fournit tout le nécessaire.

VIE EN TERRITOIRE

Dès la fin de l’été, les familles empruntent le cours des différentes rivières pour se rendre en territoire. Plus il est éloigné, plus elles doivent partir tôt pour arriver avant le gel. Ce long voyage peut prendre
plusieurs semaines, selon la distance à parcourir. En chemin, elles s’arrêtent pour chasser, pêcher, faire de la cueillette et se reposer entre de longs et périlleux portages. Car la route est jalonnée de lieux infranchissables en canot. Le portage est alors utilisé pour transporter à pied les bagages et pour se déplacer d’un cours d’eau à l’autre, en contournant des obstacles, tels que chutes et rapides. Tous les membres de la famille sont mis à contribution et les charges, réparties selon les capacités des portageurs.

Au cours du séjour, le groupe peut se séparer le temps de quelques semaines. Les hommes montent plus au nord pour chercher des fourrures de grande valeur, alors que les femmes et les aîné·es restent au campement et s’occupent de la petite chasse et des enfants. C’est en parcourant Nitassinan que les Ilnuatsh, dès leur plus jeune âge, apprennent le respect, le partage et l’entraide : des valeurs essentielles pour préserver l’équilibre écologique afin d’éviter la famine. Les hivers sont durs et longs. Les familles utilisent le strict nécessaire et partagent leurs vivres avec celles qui sont en difficulté. On n’hésite pas à leur venir en aide. Les Ilnuatsh vouent aussi un grand respect aux animaux qui assurent leur survie. Ce respect se traduit par des offrandes et l’utilisation de toutes les parties de l’animal afin de ne rien gaspiller.

Le soir venu, autour du feu, les aînés, porteurs et gardiens des connaissances traditionnelles, transmettent des enseignements à travers des mythes et des récits. Les mythes fondateurs renseignent sur la création du monde, ainsi que sur les valeurs fondamentales du peuple innu, alors que les récits sont des histoires basées sur des faits vécus. C’est en territoire que sont acquises, de génération en génération, les connaissances reliées au savoir-être et savoir-faire qui ont permis aux Ilnuatsh, depuis des millénaires, de vivre sur Nitassinan.

À l’arrivée des compagnies forestières, la vie en territoire est devenue de plus en plus difficile, alors que la drave sur les rivières empêche les canots de circuler. Dès lors, plusieurs familles se sont résignées à construire des maisons et à s’adapter au mode de vie contemporain.

LA LOI SUR LES INDIENS – RÉAPPROPRIATION DU STATUT DES FEMMES

La Loi sur les Indiens, adoptée par le gouvernement fédéral, est entrée en vigueur le 12 avril 1876. Toutes les restrictions légales de cette loi visaient l’accélération de la dépossession des peuples autochtones et leur assimilation. Ils y ont perdu de nombreux droits, dont l’établissement de leurs règles d’appartenance, leur autonomie politique, l’exercice de leur culture et l’éducation de leurs enfants, selon leurs cultures et traditions. Cette loi, qui excepte les Métis et les Inuits, a été modifiée périodiquement au fil des décennies. Elle sera cependant profondément amendée en 1985 à la suite de l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés. Le projet de loi C-31 a rectifié les dispositions discriminatoires basées sur le sexe et redonné aux bandes la possibilité de déterminer la liste de leurs membres. Grâce aux revendications de leaders inspirantes des Premières Nations, les femmes qui ont épousé un allochtone ont pu rétablir leur statut et les droits qu’il leur confère, dont la reconnaissance du statut de leurs petits-enfants, un privilège jusque-là réservé aux descendants masculins. De par leur père Thomas, les enfants d’Almanda, bien que Blanche, sont reconnus comme Indiens. Tandis que sa fille Jeannette, à la suite de son mariage avec un Québécois, se voit aussitôt exclue de la communauté. Son statut lui sera restauré, des décennies plus tard, à l’adoption de la Loi. D’une lignée de femmes innues, Michel Jean détient aujourd’hui son statut d’Indien.

MICHEL JEAN, DE L’INTIME AU POLITIQUE

Kukum est le huitième roman de Michel Jean. Son succès mondial l’a hissé au sommet des grands. Lui qui a parcouru le monde à titre de journaliste d’enquête, le sillonne aujourd’hui pour parler de cette œuvre intimiste qui explore, à travers la figure de son arrière-grand-mère maternelle Almanda, ses racines familiales innues, la perte annoncée du territoire, la sédentarisation des autochtones et ses conséquences.

Kukum couronne sa vie d’écrivain amorcée quelque dix années auparavant avec la publication d’Envoyé spécial (Stanké, 2008), roman tout aussi personnel qui témoigne d’un autre versant de sa vie, celui de reporter à l’international: huit années à couvrir des événements qui ont bouleversé l’ordre du monde, de la guerre d’Irak en 2003 aux attaques terroristes du 11 septembre 2001.

Chaque récit, déjà, est empreint d’émotions et traversé de sa grande humanité. Un monde mort comme la lune et Tsunamis (Libre Expression 2009 et 2017), qui nous entraînent cette fois en Haïti et au Sri Lanka sous le regard de son alter ego Jean Nicholas Legendre, reporter d’origine abénakise, attestent aussi de son expérience de journaliste de terrain à l’étranger, des défis quotidiens et des dangers qui planent. En 2006, il remporte le prix Judith-Jasmin, catégorie Nouvelles, médias nationaux, pour La traversée du Guiniz, un reportage réalisé pendant la guerre du Liban.

Michel Jean est un journaliste chevronné, reconnu pour sa rigueur, son jugement et son côté fonceur. Il débute sa carrière à la radio, au milieu des années 1980. À Sorel, d’abord, où il a grandi, puis en Abitibi- Témiscamingue. Fort de ces expériences, Radio-Canada le recrute comme reporter radio, à travers tout le pays, puis, à la télévision, où il intègre les équipes du Téléjournal, du magazine d’information Le Point et de RDI.

En 2005, il rejoint les rangs de TVA pour animer J.E., une émission d’affaires publiques qui jouit d’une grande popularité. Un nouveau défi qu’il relève avec brio pendant huit ans. C’est au cours de cette période qu’il commence non pas à écrire, puisqu’il écrit depuis toujours, mais à publier. Le journaliste émérite devenu romancier reconnu, nommé Compagnon de l’Ordre des arts et des lettres du Québec en 2022 et Chevalier de
l’Ordre de la Pléiade au printemps 2024 pour sa contribution à la Francophonie, occupe toujours, malgré le tourbillon de sa vie littéraire, un poste de chef d’antenne à TVA. (Au moment d’aller sous presse, Michel Jean annonçait son départ de TVA comme chef d’antenne.)

ENFANT DE MASHTEUIATSH

Michel Jean est né à Alma en 1960 et a grandi à Sorel, loin de sa terre ancestrale. Dans un passé pas si lointain, révéler son autochtonie relevait d’un geste audacieux, pouvant engendrer l’indifférence, le mépris, voire l’hostilité ; sa notice biographique en quatrième de couverture de ses livres en fait foi, ses origines innues n’apparaissant que tout récemment. Mais aujourd’hui, elles sont là pour rester.

À la cinquantaine, au décès de sa grand-mère centenaire, il se réapproprie son statut d’Indien. Ce geste symbolique fait l’objet en 2012 de son troisième roman, Elle et nous, un dialogue croisé entre le petit-fils et sa grand-mère, Jeannette. Troisième enfant d’Almanda et de Thomas, née sur le territoire, elle a vécu le campement d’été dans la réserve de Pointe-Bleue, devenue Mashteuiatsh en 1985, et la vie libre en forêt. Jeune adolescente, elle se marie avec François-Xavier, un jeune blanc séduisant qui travaille à la construction du chemin de fer. Aussitôt dépossédée de son statut d’Indienne, elle part vivre à Alma. Statut qu’elle recouvrera
quelque soixante années plus tard avec l’amendement de la Loi sur les Indiens. À la publication de Elle et nous, Michel Jean s’abstient de le titrer en innu, craignant le désintérêt du lectorat; à sa réédition en 2021, revirement, le roman devient Atuk, du nom du clan Siméon.

Michel Jean, lauréat en 2023 du prix Bibliothèque et Archives Canada, aiguise sa plume au profit des peuples opprimés et des sans-voix, toutes origines confondues. Il déterre des pages sombres de notre histoire : sans blâme ni parti pris, il nous invite à faire notre propre cheminement. Le vent en parle encore (2013) traite des pensionnats autochtones et, plus particulièrement, celui de Fort George dans la baie d’Hudson, alors que Tiohtiá: ke (2021) aborde le sujet de l’itinérance autochtone à Montréal. Son plus récent opus, Qimmik (2023), fait résonner le drame de la politique d’acculturation qui a mené, dans les années 1960, à l’abattage par les autorités policières de milliers de chiens de traîneaux chez les Inuits du Grand Nord québécois.

Michel Jean se plaît aussi à partager des histoires provenant de différentes nations et générations; à titre de directeur de publication, il a réuni, entre autres, pour le collectif Amun (2016), Joséphine Bacon, Natasha Kanapé Fontaine, Naomie Fontaine et Jean Sioui, que l’on retrouve également dans Wapke (2021), premier recueil de nouvelles d’anticipation autochtone publié au Québec, récipiendaire en 2022 du prix littéraire Boréal-Aurora. Autant de voix fortes et singulières qui participent à l’éveil des consciences

LA KUKUM DE MICHEL JEAN

Almanda est cette kukum, l’âme et le cœur de ce livre qui a littéralement déchaîné la carrière d’écrivain de Michel Jean. Ce succès critique, médiatique et honorifique, amorcé en 2020 par la réception du Prix littéraire France-Québec, a fait exploser les ventes en librairies et engendré un intérêt renouvelé pour ses livres précédents, dont plusieurs ont été réédités. Si le titre du roman signifie grand-mère en langue innue, il est plutôt
question ici de son arrière-grand-mère maternelle qu’il a connue au temps de sa jeunesse et qui est décédée alors qu’il avait 17 ans.

En entrevue avec Marie-Louise Arsenault pour Le combat national des livres 2021, Michel Jean se souvient d’une femme chaleureuse, toujours souriante et au regard brillant. Et de ses yeux clairs dont il a hérité. Et il y révèle des pans de son existence qu’il a esquissés à l’écriture du livre. Celle qui se plaisait à accompagner à la chasse son homme, dont elle était follement amoureuse, alors que traditionnellement les Innues restaient
au campement à s’occuper de l’organisation du quotidien, était une véritable leader, impliquée politiquement, et accoucheuse de surcroît. En brisant le moule des femmes autochtones, elle a marqué sa communauté.

Le fabuleux destin du livre est à la hauteur du destin romancé de ce personnage féminin inspirant, plus grand que nature. Vendu à des dizaines de milliers d’exemplaires, traduit en de nombreuses langues, dont l’allemand, l’arabe, le croate, le russe, l’espagnol et l’anglais, récipiendaire de prestigieux prix, Kukum, qui a fait récemment l’objet d’une lecture publique, se voit aujourd’hui adapté au théâtre, sur la scène du TNM, et prochainement à la télévision.

Prix régulier / 55$
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