Présenté au Théâtre La Bordée
1h15(sans entracte)
En français, surtitré en anglais
Compagnie Les Cambrioleurs (Brest (France))
Ardentes, frondeuses, lumineuses, les quatre comédiennes de Désobéir portent cette pièce sur leurs épaules avec leur fougue de femmes qui refusent de se plier à ce qu’on attend d’elles et qui osent rêver mieux. D’origines camerounaise, iranienne, turque et kabyle, ces vingtenaires de la banlieue parisienne d’Aubervilliers, dont la plupart n’avaient jamais fait de théâtre, racontent leur histoire, entre passé douloureux et émancipation.
Leur point commun : elles ont dit non. Non aux nombreuses prisons qui empêchent les femmes de déployer leurs ailes : le respect des traditions familiales et religieuses, le mariage, le jeu de la séduction, l’obligation de plaire, le racisme, le machisme. Dans l’esprit du théâtre documentaire, leurs témoignages sont enrichis des récits récoltés auprès de quelque 80 jeunes femmes issues elles aussi de l’immigration et d’un milieu modeste, qui ont révélé aux créateurs et créatrices de la pièce leurs aspirations, leur lien à la famille, leur rapport à la désobéissance, leur soif de liberté et d’engagement… L’intime, ici, devient politique.
Sur une scène dépouillée qu’elles habitent avec une énergie décoiffante, les interprètes changent de peau en un clin d’œil, parfois soumises, parfois en pleine possession de leur affranchissement. Elles combinent monologues, passages choraux et danses salvatrices pour faire souffler un vent libérateur, s’émancipent par la parole, le mouvement, l’humour aussi. Sous le lourd couvercle de leur héritage culturel, on voit la révolte qui mijote, la colère qui bouillonne. Et très vite, on s’attache à ces miraculées qui ont trouvé le salut dans le rejet de l’autorité pour tracer la voie qui leur semblait la meilleure : la leur. C’est un réel bonheur pour nous de vous présenter enfin ce spectacle, programmé à l’origine pour notre édition de 2020.
La compagnie Les Cambrioleurs est conventionnée par le Ministère de la Culture / DRAC Bretagne et soutenue par la Région Bretagne, le Conseil Départemental du Finistère et la Ville de Brest.
Julie Berès est artiste associée du projet du Théâtre DIjon-Bourgogne, dirigé par Maëlle Poésy.
Julie Berès fabrique son théâtre à partir d’éléments de la réalité (issus de textes, de collectes de témoignages) qu’elle passe au tamis d’un imaginaire poétique. Loin de toute forme naturaliste, ses créations mettent en jeu la perception du spectateur en créant un environnement propice à la rêverie autant qu’à la réflexion. Pour ce faire, Julie Berès revendique une pratique collégiale dans l’élaboration des spectacles, en réunissant autour du plateau chorégraphes, vidéastes, scénographes, plasticiens, scénaristes, créateurs lumières…
Julie Berès crée sa compagnie Les Cambrioleurs en 2001. Depuis, elle a été artiste associée au Théâtre national de Chaillot, au Théâtre Romain Rolland de Villejuif, au Quartz, Scène nationale de Brest, à la Comédie de Caen, au Théâtre de Chelles, au Théâtre Anne de Bretagne, et ses spectacles ont été portés entre autres par la MC2:Grenoble, l’Espace des Arts – scène nationale de Chalon-sur-Saône, la Commune – CDN d’Aubervilliers.
La compagnie Les Cambrioleurs est conventionnée par le Ministère de la Culture / DRAC Bretagne et soutenue par la Région Bretagne, le Conseil Départemental du Finistère et la Ville de Brest. Julie Berès est artiste associée du projet du Théâtre Dijon-Bourgogne, dirigé par Maëlle Poésy.
Êtes-vous un(e) suspendu(e) ? Qui sont ces hommes, ces femmes qui font le choix de défendre leurs utopies de justice et de fraternité ?Notre époque est à la fois tragique et sublime… Tragique car nous affrontons une série de défis : écologie, violence, déroute politique, lobbying mortifère, absence d’idéal. Sublime car nous avons une nouvelle fois un rôle à jouer, une liberté à exercer, l’opportunité de nous accomplir individuellement et collectivement.À travers l’étude d’expériences scientifiques (Milgram, XTreme…), l’analyse des mouvements de résistance et les révolutions. l’au- teure tente de comprendre pourquoi l’être humain se soumet si aveuglément à l’autorité et au conformisme. Elle décrypte ce qui fait la force de ceux qui ont su désobéir et se sont battus pour des utopies, devenues nos évidences contemporaines.Et si l’engagement était source de joie ? Et si le burn out, la peur et le besoin de sens, étaient les symptômes d’un renoncement à soi, à ses valeurs ? Nous vivons une période qui nous tend les pires pièges, elle nous donne aussi l’occasion unique d’accomplir notre utopie d’être, entre projet personnel et destin collectif.Que voulons-nous faire de « notre vivant » ? L’histoire de l’humanité est suspendue à cette question, notre accomplissement également.
Le philosophe analyse les différentes formes de désobéissance afin de replacer l’acte de désobéir au coeur de l’humanité et des démocraties. Il s’emploie à neutraliser toutes les raisons d’obéir et pose la désobéissance à la racine du sujet politique. Prix du Livre incorrect 2018, prix littéraire Paris-Liège 2018.
La désobéissance civile est devenue une forme d’intervention à part entière pour lutter contre l’inertie des institutions, l’aveuglement du pouvoir politique, la prolifération des lois, les pratiques policières et judiciaires abusives. Les noms de Thoreau, de Gandhi, de Martin Luther King, étroitement liés à son histoire, font désormais partie de la culture générale. Mais on sait moins que l’idée d’une obéissance conditionnelle à l’État et à ses lois a émergé, sous la plume de John Locke, dès le XVIIe siècle ; que la désobéissance civile fut, à l’exemple des universitaires norvégiens en 1942, un des modes de résistance à l’occupation nazie ; qu’en Pologne, une authentique campagne de désobéissance civile précipita l’effondrement du régime communiste…
De Tolstoï à John Rawls, de la « marche du sel » en Inde aux « faucheurs volontaires » en France, ce concept s’est sans cesse enrichi sur les plans philosophiques et stratégiques. En un dialogue fertile avec les textes fondateurs et les grandes campagnes historiques, l’auteur montre que la désobéissance civile – cet impératif éthique d’éprouver la légitimité de la loi pour, le cas échéant, rompre avec son cadre rassurant – peut et doit contribuer à la respiration de nos démocraties essoufflées.
Cette édition s’adresse plus précisément au public des terminales qui aborde ce texte par le biais de la philosophie. Antigone met en scène le conflit entre les lois non écrites, sacrées et inviolables, des Dieux, et les lois écrites, civiles, utiles et opportunes de la Cité.
Comme à son habitude, Euripide a fortement innové quand il a composé en 431 avant notre ère sa Médée, la première tragédie de lui que nous ayons conservée. La Médée mythique était une magicienne aux pouvoirs redoutables, plusieurs fois criminelle. Ici, elle s’impose la catastrophe. Pour faire payer son infidélité à Jason, elle devient meurtrière de leurs enfants. Euripide a sans doute inventé ce crime. Elle ne se contente pas de se venger, mais anéantit le monde pour lequel son mari la quitte : elle désagrège la jeune rivale en même temps que son père, le roi de Corinthe, et, avec ses enfants, elle détruit le passé. Rien ne doit en rester, puisqu’il a été nié.
Dans cette tragédie, elle est le divin. Petite-fille du Soleil, elle s’était donnée librement à un mortel ; elle se reprend, mais dans un désastre qui la touche aussi. Euripide a choisi de ne pas mettre en scène la magie, mais la virtuosité avec laquelle l’étrangère parle les mots des Grecs, pour tuer. Contrairement à ce que disait Nietzsche, la dialectique ne dénature pas la tragédie, elle la renforce.
Fais pas ci, fais pas ça, baisse ta musique, fais tes devoirs, ne coupe pas la parole aux adultes… Les ados passent leur temps à entendre ordres et conseils, et avant tout celui d’être bien obéissant. Pas cette fois ! L’auteur de cet ouvrage, lui, lance un cri d’alarme : Désobéis ! Dictature de la surconsommation, de la pub, pollution, intolérance, vivisection… Tout ce qui fâche y passe, avec un seul mot d’ordre : le monde et notre destin nous appartiennent.
Comment une jeune femme (Jane Goodall) qui n’a d’autre instruction qu’une formation de secrétaire en vient à consacrer sa vie à l’étude des moeurs de chimpanzés, bouleversant totalement son existence ? Comment une jeune fille déportée à Auschwitz (Simone Veil) devient ministre de la Santé et légalise l’avortement ? Comment une fillette de dix ans (Marjane Satrapi) grandissant en pleine révolution islamique et guerre Iran-Irak choisit de raconter son histoire à travers un roman graphique qui deviendra légende ?
À travers les siècles, l’idée que les femmes puissent revendiquer le droit d’exprimer leurs opinions a fait trembler les hommes. En voici vingt-six exemples.
« Ces quatre jeunes comédiennes dans le vent décoiffent sur scène. Désobéir raconte la France métissée et plurielle d’aujourd’hui sur la base d’un travail documentaire récolté auprès de jeunes femmes à Aubervilliers. Un travail d’écriture et de restitution au plateau remarquable.
Stéphane Capron
sceneweb.fr, 17 novembre 2018
Sur scène, elles débattent du port du voile, de la soumission, de leur insulte préférée, de leurs faiblesses. Elles se collent en dansant, semble parfois former un seul être à plusieurs voix. Désobéir est une ode au courage d’être soi.
Valentine Rousseau
leParisien.fr, 20 novembre 2018
C’est donc un spectacle sur les vertus de la désobéissance qui échappe cependant aux bons sentiments et au moralisme […] qui se révèle extrêmement joyeux grâce à l’aisance et la vitalité des interprètes, qui ne cachent pas leur plaisir d’être sur scène.
Anne Diatkine
Libération, 30 novembre 2018
Les découvrir, ça vous transperce, comme une brise fraîche vous extirpe d’une épaisse torpeur […] ça vous éperonne sérieusement le moral!
Catherine Makereel
Le Soir, 2 septembre 2021
Avec le soutien de l’Institut Français et du Consulat général de France à Québec
Conception et mise en scène Julie Berès
Avec Sonia Bel Hadj Brahim, Lou-Adriana Bouziouane, Déborah Dozoul, Bénicia Makengele
Texte Julie Berès, Kevin Keiss et Alice Zeniter
Travail sur le corps Jessica Noita
Scénograghie Marc Lainé et Stephan Zimmerli
Dramaturgie Kevin Keiss
Costumes Elisabeth Cerqueira
Création sonore David Ségalen
Création lumière Laïs Foulc
Création vidéo Christian Archambeau
Interprètes Sonia Bel Hadj Brahim, Lou-Adriana Bouziouane, Déborah Dozoul et Benicia Makengele
Coproducteurs Avec le soutien du Fonds de Dotation Agnès Troublé dite Agnès B., du FIJAD – Fonds d’Insertion pour les Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Alpes-Côte-d’Azur.
Producteur Compagnie les Cambrioleurs
Production déléguée Compagnie Les Cambrioleurs précédemment le Théâtre de la Commune – CDN d’Aubervilliers
Avec le soutien du Fonds de Dotation Agnès Troublé dite Agnès B., du FIJAD – Fonds d’Insertion pour les Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Alpes-Côte-d’Azur.
La compagnie Les Cambrioleurs est conventionnée par le Ministère de la Culture / DRAC Bretagne et soutenue par la Région Bretagne, le Conseil Départemental du Finistère et la Ville de Brest.
Julie Berès est artiste associée du projet du Théâtre DIjon-Bourgogne, dirigé par Maëlle Poésy.