2000 | Caserne Dalhousie
En espagnol avec surtitres français
Sportivo Theatral (Argentine)
Il était une fois sept conspirateurs engagés dans une « conjuration foireuse » à Buenos Aires… Sur cette idée se développe une œuvre déroutante, puissante, qui fascine tout autant qu’elle dérange par son propos et sa mise en scène. Une pièce si forte qu’elle stupéfie public et critiques à sa présentation au Festival d’Avignon 1999.
L’auteur, Roberto Arit, est une figure de proue de la littérature argentine, au même titre que Borges et Bioy Casares. Né en 1900, décédé en 1942, fils d’immigrants d’origines allemande et italienne. Arit atteint la notoriété dans les remous de la grande crise de 1929. Critique radical de la société argentine, il en dénonce l’hypocrisie, les magouilles politiques, l’esprit bourgeois. Plus largement, il pourfend avec une ironie mordante le capitalisme, l’obsession de l’argent, l’exploitation, la guerre. Et ni la science, ni la technologie n’amélioreront la condition humaine…
Cet état d’esprit, voire ce pessimisme, le metteur en scène, Ricardo Bartis, se l’approprie. Et pour cause : militant de gauche, il a connu la répression qui a écrasé sa génération durant les années 1970. Avec El Pecado, entre burlesque et réalisme, il maintient son engagement d’autrefois dans un style qui rappelle Tadeusz Kantor. Acteur chevronné, Bartis a joué dans dix-huit pièces et films. Il joint le Sportivo Teatral en l985 où il dirige la première de ses six mises en scène, Telaranas, d’Eduardo Pavlovsky.
Texte Ricardo Bartis d’après Les Sept Fous et Le Lance-Flammes de Roberto Arlt
Mise en scène Ricardo Bartis
Assistance à la mise en scène Laura Apra
Musique Carmen Baliero
Costumes Gabriela Fernandez
Éclairages Jorge Pastorino
Scénographie Norberto Laino
Technique Ricardo Felix Perez
Interprètes Sergio Boris, Alejandro Catalàn, Gabriel Feldman, Luis Herrera, Fernando Llosa, Luis Machin, Alfredo Ramos
En coproduction avec le Teatro General San Martin
« On ne peut imaginer plus féroce satire, sous les dehors de la plus suave naïveté feinte, de la petite-bourgeoisie allumée qui marche au maté. Et chrétiens avec ça, jusqu’au bout des ongles rongés par l’idée de la femme, se tirant dessus à bout portant entre cocu et ancien fiancé. Cela culmine dans la plus grande dinguerie lorsque les types se mettent en femmes, justement façon d’expérimenter le fameux bordel préludant aux jours nouveaux. »
L'Humanité
14 juillet 1999