Présenté au Théâtre Le Diamant
1h10(sans entracte)
Brigitte Poupart (Canada | Montréal)
Qui n’a jamais rêvé de revenir en arrière afin de changer le cours des choses et ainsi déjouer l’inévitable ? Ici, l’histoire commence par la fin. On pénètre dans une cité dévastée par un cataclysme, dont on ignore la nature exacte, qui l’a fait voler en éclats. Les meubles, les objets, les corps flottent dans l’espace. Le temps semble suspendu. Puis, la vie reprend doucement et l’histoire se déroule à rebours, remontant le fil du temps jusqu’au moment précédant la catastrophe.
Jusqu’à ce qu’on meure est une expérience sensorielle jubilatoire, un événement immersif et déambulatoire dont les différentes installations scénographiques sont dispersées dans l’entièreté de la salle où les sièges ont été retirés. Les publics peuvent circuler librement, s’attardant où bon leur semble, découvrant l’oeuvre à leur rythme et selon leurs envies. Il n’y a pas de trajet prédéterminé : on peut assister plusieurs fois à la même scène, parcourir l’ensemble ou suivre l’un ou l’autre des personnages.
Douze fabuleux interprètes de sept différentes cultures et d’âges variés, provenant du cirque, du théâtre et de la danse forment une distribution flamboyante, vibrante et énergique, à laquelle s’ajoute un DJ live qui nous offre une finale explosive, une grande fête dont on fait toutes et tous partie. On nous invite à danser… « jusqu’à ce qu’on meure » !
Marc a fait un AVC suite à la catastrophe. Il a perdu une bonne partie de sa motricité. Depuis, il perd sa mémoire à court terme. Il est lucide, mais la communication est devenue très difficile. Il a de plus en plus d’hallucinations auditives et visuelles de situations et de personnes qu’il a connues dans sa vie. Sa perte de repères le mènera là où il ne serait jamais allé de lui-même. Il vit installé sur un banc de voiture au sommet d’un mât d’environ 12 pieds, planté au milieu d’une rivière. Il pêche jour et nuit à la recherche de poissons alors que la rivière est pleine de détritus. Il se voit 30 ans plus jeune faire des mouvements acrobatiques sur ce mât. Il ne discerne plus le vrai du faux.
Marc décide de sortir de son isolement et de retourner à la civilisation. Sur sa route, il rencontre des jeunes téméraires qui s’imposent et le forcent à les conduire à leur destination. Ces trois téméraires sont peut-être tout droit sortis de ses hallucinations. Ou serait-ce eux qui hallucinent Marc?
Il est en déni de tout. Insouciant malgré la catastrophe qui a plongé l’humanité dans un mutisme de survie. Il offre ses prouesses de façon impromptue et à des endroits incongrus pour se divertir de sa solitude. Il fait la rencontre d’un jeune garçon, Léopold, qui lui ressemble. Il se revoit, enfant, à travers lui. Relation métaphysique et pourtant bien réelle. Il tente par toutes sortes de moyens d’échapper à la réalité en s’évadant dans des substances psychotropes.
Immigrant d’Europe de l’Est, il est obsédé par l’image de sa femme, Zoé, morte lors d’une catastrophe. Zoé n’apparaît qu’en réflexion dans les miroirs ou les vitres. Il porte le poids de ce souvenir dans tous les sens du mot. Taciturne, Vlad refait tous les jours le même trajet dans la ville désertée afin de faire revivre l’amour de sa vie. Il n’a pu la sauver et il est hanté par ce souvenir. Zoé apparaît en réflexion sur son chemin. Il ne veut pas détourner sa route ni même quitter son appartement de peur de ne plus la voir en réflexion. Il sera dévié de sa trajectoire pour aider Mara à retrouver son fils Léopold qu’il a cru entrevoir. Cela le mènera au party illicite où il fera la rencontre de tous les autres personnages. Il est resté dans la ville déserte avec son deuil qui l’assène, mais dont il ne peut se départir.
Mara est apatride. Elle est arrivée ici seule avec son fils il y a quelques années. Elle n’a pas eu le temps d’intégrer une communauté avant la catastrophe. Elle ne connaît que Vlad qui habite le même immeuble. Contrairement à la majorité des personnages, Vlad et Mara sont restés en ville.
Elle vit seule dans un appartement de la ville désertée. Elle attend le retour de son fils Léopold disparu après la catastrophe. Elle ne veut pas partir de chez elle pour être là s’il revient. Lorsqu’elle croit entendre la voix de son fils, son univers bascule littéralement. Elle ne touche plus au sol. Mara tente de retrouver son équilibre dans un parcours à la verticale gracieux et poétique.
Fils de Mara. Léopold a disparu suite à la catastrophe. Il survit à travers ce qu’il trouve, au gré des rencontres qu’il fait. Il est peut-être déjà mort et nous avons accès à sa présence hors du temps. D’ailleurs, il apparaît à tous les personnages de façon impromptue. Tous les personnages ont une interaction avec lui.
Ils sont inséparables. Ils sont en perpétuel mouvement. Le trio s’amuse à faire des acrobaties sur la voiture pendant qu’elle roule. Ils se sentent invincibles, ils n’ont plus rien à perdre.
De parents rwandais, Marie-Reine est née à Moscou. Elle a immigré à l’âge de 4 ans. Elle sait où se tiennent les rassemblements clandestins. Elle squatte les endroits inhabités de la ville avec Lakesshia. Elles se sont adaptées à leur nouvelle réalité et elles défient la méfiance ambiante.
Elle est née dans un quartier populaire de la ville. Sortir de l’urbanité est impossible pour elle, même si cela est dangereux. Son père est décédé pendant la catastrophe. Elle n’a plus personne de sa famille. Elle et Marie-Reine sont inséparables depuis la catastrophe.
Idée originale, écriture, direction artistique et mise en scène
Brigitte Poupart
Production
Transthéâtre
Geneviève Lussier
Interprètes
Yury Paulau, Jeff Hall, Michaël Hottier, Yuma Arias, Fernando Gonzales, Joy Isabella Brown, Bia Pantojo, Eduardo Grillo, Axelle Munezero, Marie-Reine Kabasha, Lakesshia Pierre-Colon
Musique originale Alex MacMahon
Conception sonore Jacques Boucher
Chorégraphes Marie-Ève Quilicot, Dave St-Pierre
Concepteur acrobatique Mathieu Grégoire
Chef décor Félix Savard
Conseiller à la scénographie Hugues Lettelier, Patrick Binette
Designer acrobatique Mathieu Grégoire
Costumes Cédric Quenneville, Dave St-Pierre
Maquillage/coiffure Mélanie Belisle
Éclairages Mathieu Roy
Conception sonore Jacques Boucher
Opérateur Joseph Perreault
Direction technique Martin Fassier
Gréeur Mathieu Grégoire
Régisseur plateau Léa Touzé
Graphisme Christian Garmatter
Le spectacle a été créé en novembre 2022 à Montréal.
Il s’inspire de projets artistiques immersifs tels que Sleep no more à New York et Meow Wolf à Santa Fe.
Quelle soirée énergisante, grisante! C’est merveilleux… c’est assez génial. C’est vraiment un spectacle où on va se dire : j’y étais!
Ariane Cipriani
Culture Club – Radio-Canada Première, 5 novembre 2022
C’est assez jubilatoire!
Nathalie Petrowski
Pénélope – Radio-Canada Première, 4 novembre 2022
[…] expérience assez unique au Québec et en fait une œuvre incroyable à ne pas manquer!
Clara Bich
astuvu.ca, 8 novembre 2022
Tout est magnifique dans ce spectacle. La mise en scène est finement réglée, les décors, les éclairages et la musique parfaits. Quant aux artistes, ils sont tous plus talentueux les uns que les autres et se produisent, non seulement sans filet, mais au plus près du public.
Sophie Jama
Pieuvre.ca, 8 novembre 2022
Comédienne, metteuse en scène, directrice artistique, dramaturge et réalisatrice de documentaires.
Formée au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, Brigitte Poupart est une artiste pluridisciplinaire. Depuis 1990, elle a joué dans plus d’une trentaine de productions théâtrales autant sur les scènes institutionnelles que sur les scènes marginales de création. Elle a participé à des tournées internationales qui l’ont menée en Australie, aux États-Unis, en Europe et en Afrique. Elle a cofondé en 1991 la compagnie Transthéâtre où elle produit, écrit et dirige ses propres créations : Le Défilé des canards dorés (Théâtre La Licorne, 1998), W.C. (Espace Go 1999 et tournée québécoise en 2000), Babel (Espace Go 2002), L’Édifice (Festival de théâtre de rue de Shawinigan, 2003), Cérémonials (Espace Go, 2004), L’autoroute (Festival d’été de Québec, 2006), les Cabarets insupportables au Lion d’Or, Un jour ou l’autre (Espace Go, 2008), What’s Next en 2010 (duo avec Dave St-Pierre) présentée au FTA, La démesure d’une 32 A, présentée au théâtre Espace Go, en 2012, Table Rase, au théâtre Espace Libre, en 2015, Glengarry Glen Ross à l’Usine C en mai 2017 et Jusqu’à ce qu’on meure, spectacle pluridisciplinaire de danse, cirque, théâtre et musique électronique (novembre 2022). Ciel à Outrances, projet en immersion sonore avec le Centre Phi (janvier 2022). Demoreel
Passant des audacieuses propositions de Dave St-Pierre (Un peu de tendresse bordel de merde, La pornographie des âmes) à l’humour engagé des Zapartistes, elle affectionne toutes les sphères de la création. Brigitte Poupart a également remporté un prix d’interprétation au Gala Québec Cinéma, en 2018, pour son rôle dans Les affamés de Robin Aubert. Au cinéma, on a pu la voir aussi dans le film Monsieur Lazhar et Congorama de Philippe Falardeau. Elle tient le premier rôle dans le film Les salopes, ou le sucre naturel de la peau, présenté en première mondiale au TIFF en septembre 2018. Elle est aussi de la distribution des films Les faux tatouages de Pascal Plante, Avant qu’on explose de Rémy St-Michel, Une manière de vivre de Micheline Lanctôt et Les Tortues de David Lambert co-production belge et québécoise. Elle tient un rôle récurrent dans la série 5e Rang à Radio-Canada.
Reconnue pour ses mises en scène et conceptions de performances musicales d’envergure, elle a notamment travaillé avec Karim Ouellet, Lisa Leblanc, Louis-Jean Cormier, Les Valaire, Beast et Patrick Watson. Elle signe aussi la réalisation du clip de Patrick Watson Mélodie Noire. Elle a été directrice artistique et metteur en scène des Galas de l’ADISQ de 2011 à 2015. Elle a travaillé avec Moment Factory sur Ode à la vie, spectacle son, lumières et projections sur la Sagrada Familia à Barcelone. Elle a aussi fait la direction artistique et la mise en scène de l’inauguration de l’illumination du pont Jacques-Cartier le 17 mai 2017 pour les célébrations du 375e de Montréal. Elle a mis en scène le spectacle de La soirée est encore jeune pour le festival Juste pour Rire sur la Place des Festivals en juin 2019, le roast de La Soirée est encore Jeune à la salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts en juillet 2022 ainsi que le spectacle d’humour de Fabien Cloutier au festival Comediha au Palais Montcalm en août 2019.Elle signe aussi la mise en scène du spectacle Luzia du Cirque du Soleil.
Présenté dans plusieurs pays, son émouvant documentaire Over My Dead Body, qu’elle qualifie comme son œuvre phare, a été couronné d’un Jutra et du Grand prix du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle a présenté son court métrage en réalité virtuelle à Cannes en mai 2017 et continue de développer d’autres projets en arts numériques. Elle vient de co-réaliser un court métrage UWD avec Myriam Verreault et produit par Voyelles Films. Elle prépare une exposition immersive sur Magellan pour le Musée de la Marine à Paris avec la compagnie Lucid Realities.
La compagnie se consacre à la création contemporaine qui explore les contradictions et la dérive de l’Occident, et ce par des œuvres qui jettent un regard percutant sur le monde d’aujourd’hui et qui placent le spectateur en relation avec des phénomènes collectifs.
Transthéâtre est une compagnie de création montréalaise avec la volonté de créer un théâtre qui naît d’une réflexion politique, sociale ou philosophique. La notion de métissage est aussi au cœur de préoccupations de Transthéâtre. Elle se traduit par la rencontre d’artistes venus de différents horizons culturels et artistiques et prend toute sa valeur par une approche multidisciplinaire de la mise en scène. Transthéâtre a produit plusieurs créations immersives au théâtre. Toutes ces créations brisent le quatrième mur, tout en mettant l’utilisation de la musique live, du multimédia et des nouvelles technologies au cœur de la recherche formelle scénographique et narrative.
