Les Dangers d’incendie d’une charrette de foin qui traverse l’enfer

Les Dangers d’incendie…, c’est un homme, n’importe lequel, disons un caucasien âgé de 29 ans, qui prend brutalement conscience qu’on le considère différent, à part des autres. Lui ! Un pur produit de banlieue nord-américaine, tout ce qu’il y a de plus statistiquement correct ! Cette révélation tournant à l’obsession, il décide de mener sa propre enquête qui, pour lui, est tout à fait scientifique. Afin de déterminer quand et pourquoi les gens ont commencé à le trouver étrange, il épluche rationnellement sa vie afin de cerner le moment précis où se serait produit sa « déviance ». Les photos de famille, objets géographiques et graphiques de toute sorte deviennent des artefacts qu’il tente de transformer en repères tangibles pour arriver à se situer dans la société.

Avec ce spectacle, créé en coproduction avec le Théâtre La Chapelle à Montréal en janvier 1995, repris avec un très grand succès en France en juillet 1996 dans le cadre du Festival au Jeune Théâtre d’Alès, puis de nouveau à Montréal à l’Usine C en janvier 1997, Stéphane Laporte et George Krump redonne une place au conteur traditionnel par l’entremise d’une relation intime et privilégiée entre l’acteur et l’assistance, mais dans un contexte multimédia et à l’aide d’un propos résolument contemporain. L’identification du spectateur aux anecdotes et aux observations du personnage-conteur, qui se crée aux souvenirs d’objets familiers aux enfants qui ont grandi dans les années 70, tourne irrésistiblement cette quête d’identité et d’équilibre mental en une fable tragi-comique.

Depuis sa participation à La Course des Amériques, Stéphane Laporte mène une carrière de réalisateur des plus prolifiques. Parallèlement, il côtoie le théâtre comme scénographe, puis comme auteur-metteur en scène. Les Dangers d’incendie… est sa première pièce ; il est également l’auteur de Deux monologues de fif, créé à Montréal en septembre 1997 et présenté à Québec en décembre dernier.