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Le dire de Di

Crédit photo :Marc LeMyre

2019



Prix régulier /

Texte Michel Ouellette (Ottawa - Toronto)

En savoir plus sur le spectacle

Crédits

Mise en scène Joël Beddows
Assistance à la mise en scène Jean-Nicolas Masson
Avec Marie-Ève Fontaine
Conception gestuelle Marie-Josée Chartier
Environnement sonore Thomas Sinou
Scénographie Michael Spence
Éclairages Guillaume Houët
Direction de production et régie Natalie Gisèle
Direction de tournée Kyle Ahluwalia
Production Théâtre la Catapulte et Théâtre français de Toronto

Vidéo

Informations complémentaires

Création du spectacle en janvier 2018 au Théâtre français de Toronto.

Mot de l’auteur, Michel Ouellette

Pour ce mot j’emprunte les mots d’un autre – j’ai l’habitude – des mots de Francis Ponge :

« Mais quelle est la notion propre de l’homme : la parole et la morale. L’humanisme. » (Le parti pris des choses). J’ai l’habitude parce que la parole de Di s’est imposée à moi, contre ma résistance, résistance d’écriture, je ne voulais pas l’écrire cette pièce. Je l’avais mise de côté, abandonnée. Il a suffi de quelques phrases couchées passivement sur le papier, des phrases qui venaient de je ne sais où, et voilà ma main emportée par un élan qui peu à peu m’a pris, pris comme on fait un prisonnier, et ce qui s’est mis à parler ce n’était pas moi qui parlais, c’était Di. Une voix cherchait à sortir. Une voix qui se cherchait elle-même, qui s’est trouvée dans l’histoire de cette fille, une voix pleine de monde, pleine du monde. Qu’est-ce qui parle au milieu des bruits du monde? C’était ça, la question. Une voix face au bien et au mal. Une voix effrontée qui affronte la barbarie humaine. Une voix humaine qui résiste. Et il y a l’amour aussi. Parce que c’est comme ça, parce que c’est bien et beau, l’amour.

Je tiens à remercier le Théâtre français de Toronto et le Théâtre la Catapulte d’Ottawa d’avoir cru qu’il y avait quelque chose d’important dans ce monologue polyphonique. Je veux aussi remercier Anie Richer, Marilyn Perreault et Céline Bonnier qui ont donné voix et corps à Di en d’autres lieux, d’autres temps. Merci, également, à Marie-Ève Fontaine, qui compose une Di fougueuse et lumineuse, et à Joël Beddows, qui sait mettre dans l’espace mon théâtre de papier.

Mot du metteur en scène, Joël Beddows

Je côtoie les écrits de Michel Ouellette depuis très longtemps. C’est un conteur qui ne cesse de m’interpeller. Ses textes – et vraisemblablement son imaginaire – sont truffés d’images et de personnages qui rappellent une réalité boréale. Comme quoi, on ne quitte jamais le Nord, pas vraiment. En vieillissant, je comprends mieux dans quelle mesure ce pays de légendes, le même que j’ai fui en tant que jeune homme révolté, me définit à ce jour en tant que créateur, en tant que personne.

Est-ce pour cette raison que dès ma première lecture, son Dire de Di m’a happé ; qu’il me hante encore aujourd’hui ? Ouellette utilise magistralement bien la notion de la remémoration pour évoquer le trajet de tous les enfants de la terre qui ont vécu pleinement leur rapport à la nature, avec joie et simplicité. Il rappelle aussi qu’il y a en chacun de nous le souvenir d’un passé personnel élevé au rang du mythe.

Pour porter ces idées, Ouellette propose un univers où la parole équivaut à la mémoire, un monde où la sonorité des mots est tout aussi importante que leur sens, une pièce où un dire prend possession du corps de l’interprète. C’est ainsi que son conte prend forme. Di émerge du silence, comme une réminiscence trop longtemps refoulée mais tout de même essentielle à la compréhension du présent. Ce faisant, l’auteur met aussi en suspens une question : quels sont les mythes personnels qui balisent votre présent et qui vous permettent d’exister aujourd’hui? Cette interrogation à elle seule souligne l’universalité du Dire de Di.

Quant à moi, j’ai compris qu’il existe toujours en moi un petit garçon qui court dans les forêts du Nouvel-Ontario. Il me rend régulièrement visite dans mes rêves. Vous allez voir sur scène une partie de moi, la part la plus intime je crois.

Je me sens fragile mais j’assume.

Les souvenirs de mon enfance ont des choses à dire à travers les mots de Di.

Et les vôtres ?

 

Mot de l’interprète, Marie-Ève Fontaine

Cahier ONZE, CNA – Théâtre français

 

Théâtre la Catapulte

Le Théâtre la Catapulte est une compagnie de théâtre professionnel basée à Ottawa. Il favorise l’émergence de la relève artistique par le biais de spectacles qui s’adressent au grand public comme aux adolescents. Très ancré dans son milieu (la région de la capitale nationale et l’Ontario français), ses productions voyagent partout au Canada. En 25 ans d’existence, le Théâtre la Catapulte a vu se succéder quatre directeurs artistiques (Patrick Leroux, Joël Beddows, Jean Stéphane Roy et Danielle Le Saux-Farmer), a créé plus de 40 productions, autant de mises en lecture et de laboratoires et a diffusé plus de 20 spectacles d’autres compagnies. Il a aussi remporté de très nombreux prix et a participé activement à la création du Centre de théâtre francophone d’Ottawa, La Nouvelle Scène Gilles Desjardins, dont il est toujours une des quatre compagnies résidentes.

Théâtre français de Toronto

En 50 ans d’existence, le Théâtre français de Toronto (TfT) est devenu l’une des compagnies de théâtre de langue française hors Québec les plus influentes avec plus de 290 spectacles à son actif. Le TfT accueille chaque saison plus de 10 000 spectateurs venus de toute la région métropolitaine et du sud-ouest de l’Ontario. La saison artistique comporte 5 spectacles grand public, 2 spectacles pour adolescents et 1 spectacle pour enfants. Depuis 1990, le TfT propose à son public francophone et francophile un répertoire varié de pièces incluant des œuvres canadiennes et internationales, de nouvelles créations, et des grands classiques.

 

À PROPOS DES ARTISTES

Joël Beddows

Metteur en scène et conseiller dramaturgique, Joël propose depuis bientôt deux décennies des expériences artistiques où se conjuguent symbolisme, poésie et commentaire social.
Que ce soit dans le champ de la création, du répertoire ou du théâtre jeune public, chaque projet est un laboratoire où il cherche à remettre en question les repères et les clichés de notre existence contemporaine, tant réels qu’esthétiques. En témoignent ses mises en scène les plus récentes de Happy Days de Samuel Beckett (2010), à Frères d’hiver de Michel Ouellette (2011), East of Berlin de Hannah Moscovitch (2012), Visage de feu de Marius von Mayenburg (2013), Petites bûches de Jean-Philippe Lehoux (2014), Un neurinome sur une balançoire d’Alain Doom (2015) ou encore, Dom Juan (2017).
Après avoir assuré la direction du Théâtre la Catapulte d’Ottawa (1998-2010) et du Département de théâtre de l’Université d’Ottawa (2011-2016), il se joint à l’équipe du Théâtre français de Toronto en juillet 2016 à titre de directeur artistique.

Marie-Ève Fontaine

Originaire de Saint-Boniface au Manitoba, Marie-Ève est une comédienne et marionnettiste établie à Ottawa. En 2017, elle incarne Virginie dans Dehors de Gilles Poulin-Denis (Compagnie Hôtel-Motel) au Théâtre d’Aujourd’hui et au Centre national des Arts. En 2016, elle interprète Lili dans La Fille d’argile de Michel Ouellette (Théâtre la Catapulte).
Ses projets artistiques l’amènent régulièrement dans l’Ouest et dans le Nord du Canada : elle parcourt les Territoires du Nord-Ouest avec A Taste of the Wildcat (Stuck in a Snowbank Theatre) et anime régulièrement des ateliers de contes et de marionnettes dans le circuit des écoles francophones du Manitoba et de la Saskatchewan.
En 2015, elle reçoit le Prix Rideau Award de l’Artiste en émergence, et l’année suivante, elle obtient le Prix Roland Mahé-Banque Nationale de la Fondation pour l’avancement du théâtre francophone au Canada, lequel lui permet de se lancer dans un grand projet d’écriture.

Michel Ouellette

Originaire de Smooth Rock Falls, Michel écrit des pièces de théâtre, des romans, de la poésie et des livres pour enfants. Il a obtenu plusieurs prix littéraires, dont le prix du Gouverneur général pour French Town, en 1994, le prix du Consulat général de France à Toronto, en 1995, le prix Trillium pour Le Testament du couturier, en 2003, et le prix Michel-Tremblay en 2011 pour La Guerre au ventre.

Galerie photos

Ce que la presse en dit...

C’est magnifique, vraiment. […] Il y a toute cette image poétique qui est portée par le texte – et magnifiquement bien aussi par l’interprète, puisqu’elle est seule en scène, c’est l’actrice Marie-Ève Fontaine, qui est magnifique, tout simplement! […] C’est une belle et bonne histoire, bien racontée. […] La dramaturgie franco-ontarienne à son meilleur.

Martin Vanasse

Les Matins d’ici – Radio-Canada, 1er février 2018

La coproduction […] met en relief un rapport spatial un peu trouble, des absences évoquées par la bande sonore d’une très grande qualité expressive et un travail méticuleux du metteur en scène Joël Beddows avec sa comédienne Marie-Ève Fontaine qui cerne la douce poésie du texte.

Alvina Ruprecht

Cercle des critiques de la capitale, 21 février 2018

Un objet rare, un joyau théâtral (…) L’agencement de la mise en scène, du son, des éclairages et d’une remarquable comédienne donne un résultat harmonieux et prenant.

Marie-Claire Girard

HuffPost, 24 octobre 2018

La mise en scène fait naître un monde à part. (…) Beddows offre un écrin unique au talent de Marie-Ève Fontaine, qui nous subjugue par sa prestation totalement incarnée.

Aurélie Olivier

Revue Jeu, 26 octobre 2018

Un objet scénique finement ciselé (…) En plus de la délicatesse avec laquelle elle porte d’abord la partition, la comédienne franco-manitobaine commande une performance physique maîtrisée (…) La scénographie de Michael Spence est aussi belle qu’éloquente.

Marie Labrecque

Marie Labrecque, Le Devoir, 30 octobre 2018

Remerciements

Avec le soutien du Théâtre la Catapulte et du Théâtre français de Toronto, Conseil des arts du Canada, Conseil des arts de l’Ontario, La Ville d’Ottawa, Patrimoine Canada, Fondation communautaire d’Ottawa, Ministère de la culture de l’Ontario et le Toronto Arts Council.


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