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Ecce Homo

1998 | Théâtre Périscope

En français



Prix régulier /

Théâtre Niveau Parking (Québec)

Dans un pays qui pourrait se situer quelque part en Afrique, en Amérique du Sud, en Europe de l’Est, et qui pourrait peut-être un jour – qui sait – être le nôtre, et à une époque qui est très certainement la nôtre, la guerre fait rage. Au détour d’un champ de bataille, le soldat Vallier se retrouve face à face avec la Mort, venue le chercher… Il lui réclame un délai, qu’Elle lui accorde après avoir conclu un pacte avec Virgile, le poète. Commence alors pour Vallier une longue errance sur cette terre dévastée, une sorte de descente aux enfers où il  appréhendera  les enjeux de ces luttes perpétuelles que se livrent les hommes. Sur sa route éclairée par la parole du poète et bornée par les multiples visages de la Mort, il trouvera un dictateur sanguinaire mais végétarien et mélomane, le directeur sans scrupules d’une multinationale aux prises avec son fils révolutionnaire, un artiste qui essaie de peindre la mort, de soi-disant terroristes qui tentent d’enterrer les leurs, des comédiens ambulants, des journalistes… et finalement Alicia, une petite fille…

Ecco homo, donc. Voici l’homme. Voici l’être humain. La guerre révèle et exacerbe ce qu’il y a en lui de pire et de meilleur. Chez Vallier, le soldat, le meilleur émergera doucement, à force de côtoyer le pire.

Après Bureautopsie, Jeanne et les anges et Terrains vagues, Michel Nadeau continue à explorer les vicissitudes de l’âme humaine, les reliant cette fois à un contexte de globalisation plutôt qu’à l’appartenance familiale ou sociale.  Comment pourrions-nous ne pas nous sentir concernés, quand l’horreur est catapultée tous les jours par les médias au milieu de notre salon et au cœur de notre esprit, nous forçant à vivre, en quelque sorte, dans une état de guerre permanent ?

Témoin d’une époque troublée où la surenchère de la violence et du sordide est aussi devenue un des axes majeurs de l’art, l’auteur pose des questions d’ordre moral en articulant son propos au moyen des ressorts de la tragédie classique. L’argument de départ est emprunté au film Le Septième Sceau d’Ingmar Bergman, mais le résultat est une œuvre de théâtre profondément personnelle, à la mise en scène épurée, où l’on assistera, en outre, à une intégration du septième art assurée par le jeune cinéaste Francis Leclerc.

Théâtre d’idées en même temps que d’émotion, conte philosophique et poétique, fable politique où la beauté et l’atrocité se chevauchent, cette pièce grave, écrite dans une langue somptueuse et ponctuée par l’indispensable respiration de l’humour, nous donne à entendre une voix unique dans la dramaturgie québécoise contemporaine.

En savoir plus sur le spectacle

Crédits

Texte et mise en scène Michel Nadeau
Scénographie Carl Fillion
Assisté de Marie-Claude Pelletier
Costumes Monique Dion
Concept images Monique Dion, Carl Fillion, Francis Leclerc, Michel Nadeau
Réalisation des images Francis Leclerc
Direction photo Sébastien Gros
Lumière Serge Gingras

Interprètes Denis Lamontagne, Yves Amyot, John Applin, Matieu Gaumond, Jack Robitaille, Rychard Thériault, Normand Poirier, Marie-Josée Bastien, Édith Paquet

Production Théâtre Niveau Parking et Carrefour international de théâtre


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